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Les Kodachromes ayant disparu, toutes les pellicules inversibles couleur actuelles utilisent le procédé E-6.
Le procédé étant standardisé, toutes les pellicules E-6, quelle que soit leur marque, type ou sensibilité, peuvent être développées ensemble.
Le développement d'une diapositive E-6 en 6 bains (7 avec le stabilisant) suit les étapes suivantes:
Selon les chimies, plusieurs étapes peuvent être combinées, par exemple un procédé 3 bains (4 avec le stabilisant) classique:
Pour obtenir qualité maximale et constance de développement, il faut respecter plusieurs points:
Même s'il est possible de se bricoler un bain-marie et agiter par
retournement comme en N/B, je ne peux que conseiller un processeur.
Parmi les modèles amateur, les plus courants sont de marque Jobo, notamment les
séries CPE-2, CPA-2 et CPP-2.
Ils assurent la précision et constance des température et agitation.
A l'opérateur de s'assurer de la précision des temps de développement (un
chronomètre bon marché est amplement suffisant) et de la fraîcheur des chimies.
Ce dernier point est la cause de la plupart des échecs: jetez les produits trop
vieux, c'est une mauvaise économie.
Il faut également:
des tambours adaptés au processeur, type et nombre de films que l'on souhaite développer.
un thermomètre de précision au 1/10 °C. Avec une
*vraie*
précision du 1/10ème de degré, beaucoup de modèles électroniques bon marché
affichent les 1/10èmes mais n'ont pas du tout cette précision !
Il existe aussi de modèles électroniques de précision (Greisinger.de, etc
...) mais leur coût est assez élevé.
J'ai la chance d'avoir un vieux thermomètre à mercure de précision utilisé
dans les laboratoires mais difficilement trouvable de nos jours. Le mercure
représentant un risque pour l'environnement, je suggère de le remplacer par
un modèle électronique de précision.
Le meilleur rapport qualité/prix est sans aucun doute le thermomètre médical
traditionnel qui vise justement les mêmes températures que celles du procédé
E-6, accessoirement, comme il maintient l'indication de la température en
refroidissant, la lecture n'en est que plus aisée.
éprouvettes graduées adaptées aux quantités à mesurer: évitez les
éprouvettes trop grandes.
Il vous faut donc plusieurs modèles, par exemple: 50, 150, 500 et 1000ml.
Ainsi que des pipettes pour ajuster les très faibles quantités.
Voici un exemple d'étalonnage d'un processeur Jobo CPA-2, tout à fait valable pour ses frères CPE et CPP.
Tout le processus s'effectue à 38°C mais l'étape la plus critique est le premier révélateur, viennent ensuite le premier lavage, inversion et révélateur chromogène également importants. Les autres étapes sont moins critiques.
Il faut s'assurer que la température à l'intérieur de la cuve de développement soit bien celle préconisée.
Pour ce faire, monter progressivement la température du processeur
jusqu'à ce que la température dans le tambour soit de 38°C.
Du fait de l'inertie thermique assez importante de la masse d'eau, il faut
attendre assez longtemps qu'elle se stabilise.
Une fois la bonne température dans le tambour, mesurer la température à
plusieurs endroits du processeur et les noter. Choisir celui qui servira de
référence.
Par la suite, lorsque la température atteindra cette valeur à l'emplacement de
référence, on aura la certitude que celle du tambour sera juste.
Cet étalonnage n'étant à faire qu'une fois, n'hésitez pas à y perdre un après-midi pour qu'il soit correctement réalisé.
La vitesse de rotation est de 75 tours/min (position "P").
Le nombre de kits disponibles pour l'amateur (volume jusqu'à 5 litres) s'est drastiquement réduit ces dernières années mais il reste encore quelques fabriquants proposant des kits en 3 ou 6 bains.
3 ou 6 bains ?
Même si ma préférence va aux kits 6 bains, les kits 3 bains que j'ai testé se sont bien comportés.
Les kits 3 bains n'étant généralement pas moins chers, ils ne sont intéressants
que parce qu'ils simplifient le traitement.
Note: le stabilisant n'est généralement pas compté (même si inclut dans le kit) dans le nombre de bains, ainsi un kit
6 bains en possède effectivement 7 !
Ce qui est le plus important à mes yeux, ce n'est pas tellement le nombre de bains, mais plutôt, l'usage à bain perdu de la chimie qui permet de garantir la constance de celle-ci.
J'ai longtemps utilisé le procédé 6 bains à bain perdu de Kodak en conditionnement 5
litres (réf. 525 6763 en Europe) qui permettait de
développer env. 40 films 135-36. Pour information, la documentation sur ce kit:
Kodak, Nécessaire de
Traitement KODAK PROFESSIONAL E6 (copie locale)
Kodak, E6 Single-Use Chemistry Kit - General Information - (copie
locale)
Kodak, E6 Single-Use Chemistry Kit - Technical
Information - (copie
locale)
Parmi les chimies disponibles actuellement en Europe:
Les chimies Fuji (3E6 et Chrome 6X) sont du même excellent niveau que les Kodak. Je n'ai pas testé les Tetenal.
Les documentations Fuji:
Il y a d'autres fabricants en Amérique du Nord mais l'envoi de telles chimies est problématique (liquides corrosifs interdits dans les avions) et plutôt coûteux (pas loin du prix du kit).
La plupart de ces kits sont sous forme liquide et il est possible de ne
diluer que ce qu'il nous faut pour les quelques films à développer à l'instant.
Il faut noter que plus les quantités à diluer sont faibles, plus il est
difficile de les mesurer précisément et plus la marge d'erreur s'accroît.
Il faut donc être particulièrement minutieux et s'équiper d'éprouvettes graduées
et pipettes adaptées à ces faibles quantités.
Je ne dilue que la quantité nécessaire, les concentrés restant dans leur
flacon d'origine.
Voici les quantités
pour diverses combinaisons de cuves Jobo de la série 1500 en traitement rotatif
avec mon CPA-2:
Ces quantités représentent les minima pour couvrir complètement les pellicules en traitement par rotation.
Nombre de 135-36 | Cuve Jobo série 1500 | Quantité |
1 | 1510 | 140ml |
2 | 1520 | 250ml |
3-4 | 1510+1530 (=1540) | 470ml |
3-4 | 1520+1530 | 570ml |
5 | 1520+1530 | 625ml |
6-7 | 1510+2x1530 | 800ml |
6-7 | 1520+2x1530 | 900ml |
8 | 1520+2x1530 | 1000ml |
Quel que soit le mode de traitement, sur un plan chimique pur, il y a une quantité minimale de chimie pour traiter correctement une pellicule.
Les kits Kodak, Fuji et Tetenal de 5 litres permettent de traiter env. 50 rouleaux, soit 10 rouleaux 135-36 par litre ou 100ml par rouleau.
On constate qu'en traitement à bain perdu, avec les quantités minimales pour un traitement par rotation, on arrive à 40 rouleaux, soit pas très loin du maximum indiqué par les fabriquants et avec tous les avantages du bain perdu.
Les tableaux ci-dessous indiquent les quantités de concentré, en millilitres, requises pour les différentes cuves de la série Jobo 15xx.
Kit Fuji 3E6:
Étape | 140 | 250 | 470 | 570 | 625 | 800 | 900 | 1000 |
1er Révélateur | 28 | 50 | 94 | 114 | 125 | 160 | 180 | 200 |
Révélateur chromogène | A: 28 B: 28 |
A: 50 B: 50 |
A: 94 B: 94 |
A: 114 B: 114 |
A: 125 B: 125 |
A: 160 B: 160 |
A: 180 B: 180 |
A: 200 B: 200 |
Blanchiment-Fixage | A: 28 B: 28 |
A: 50 B: 50 |
A: 94 B: 94 |
A: 114 B: 114 |
A: 125 B: 125 |
A: 160 B: 160 |
A: 180 B: 180 |
A: 200 B: 200 |
Stabilisant | 7 | 12.5 | 23.5 | 28.5 | 31.25 | 40 | 45 | 50 |
Kit Fuji Chrome 6X:
Étape | 140 | 250 | 470 | 570 | 625 | 800 | 900 | 1000 |
1er Révélateur | 28 | 50 | 94 | 114 | 125 | 160 | 180 | 200 |
Inversion | 4.9 | 8.75 | 16.45 | 19.95 | 21.9 | 28 | 31.5 | 35 |
Révélateur chromogène | A: 28 B: 28 |
A: 50 B: 50 |
A: 94 B: 94 |
A: 114 B: 114 |
A: 125 B: 125 |
A: 160 B: 160 |
A: 180 B: 180 |
A: 200 B: 200 |
Pré blanchiment | 14 | 25 | 47 | 57 | 62.5 | 80 | 90 | 100 |
Blanchiment | 70 | 125 | 235 | 285 | 312.5 | 400 | 450 | 500 |
Fixage | 14 | 25 | 47 | 57 | 62.5 | 80 | 90 | 100 |
Stabilisant | 1.4 | 2.5 | 4.7 | 5.7 | 6.25 | 8 | 9 | 10 |
Pour mémoire, le kit Kodak:
Étape | 140 | 250 | 470 | 570 | 625 | 800 | 900 | 1000 |
1er Révélateur | 28 | 50 | 94 | 114 | 125 | 160 | 180 | 200 |
Inversion | 3.5 | 6.25 | 11.75 | 14.25 | 15.625 | 20 | 22.5 | 25 |
Révélateur chromogène | A: 28 B: 7 |
A: 50 B: 12.5 |
A: 94 B: 23.5 |
A: 114 B: 28.5 |
A: 125 B: 31.25 |
A: 160 B: 40 |
A: 180 B: 45 |
A: 200 B: 50 |
Pré blanchiment | 14 | 25 | 47 | 57 | 62.5 | 80 | 90 | 100 |
Blanchiment | 56 | 100 | 188 | 228 | 250 | 320 | 360 | 400 |
Fixage | 9.8 | 17.5 | 32.9 | 39.9 | 43.75 | 56 | 63 | 70 |
Rinçage final | 2.8 | 5 | 9.4 | 11.4 | 12.5 | 16 | 18 | 20 |
Commentaires:
Pour prévenir des problèmes de qualité d'eau, j'utilise de l'eau déminéralisée pour:
- 1er révélateur
-
Inversion
- Révélateur chromogène
De l'eau déminéralisée peut également être utilisée pour le premier lavage. Pour maintenir l'eau de lavage à la bonne température, deux bouteilles plastiques d'1 litre sont placées dans le bassin à côté de la cuve.
Les révélateurs sont très sensibles à la contamination par les autres produits, veillez à bien laver les ustensiles entre chaque mélange, voir à utiliser des ustensiles différents pour les révélateurs et les autres produits.
Le rinçage final est difficile à nettoyer et peut influencer le développement suivant (même remarque pour les agents mouillants comme le Photo-Flo). De ce fait, utilisez une autre cuve pour ce rinçage final et n'immergez pas la spire, ouvrez-là simplement et laissez tomber le film dans le produit. L'agitation doit être légère pour éviter la formation de mousse.
Le premier révélateur est le plus sensible au vieillissement. La conservation du concentré peut être étendue en réduisant le contact avec l'air.
Voici deux méthodes:
En introduisant un gaz lourd et inerte dans les flacons.
Il va former une couche stagnant à la surface du liquide et le séparer de l'air.
On trouve des gaz de ce type dans le commerce, comme le Tetenal Protectan. Mais
depuis que j'ai eu connaissance de sa composition, un mélange de butane et
propane, je l'ai remplacé par du gaz à briquets, très courant en Suisse car
également utilisé dans les réchauds à fondue ...
La durée de vie du kit Kodak ouvert est alors d'une dizaine de mois.
Le concentré est transvasé dans des bouteilles de verre brun, le
genre que l'on trouve dans les pharmacies, et conservé à l'abri de la
lumière.
J'ai opté pour des bouteilles de 200ml parce que cette quantité de concentré
permet d'obtenir un litre de solution finale et de développer 8 rouleaux
135-36 en un seul lot.
Chaque bouteille est remplie de 200ml de concentré complétée par un peu
d'eau déminéralisée/distillée pour la remplir complètement jusqu'au bouchon.
Lorsqu'on j'en ai besoin, la bouteille est diluée pour obtenir le litre de
solution finale.
Je ne peux encore vous donner une indication précise sur la durée de vie car
je n'utilise cette méthode que depuis récemment avec ce kit E-6 mais comme
je l'utilise avec succès depuis longtemps avec des révélateurs N/B (un test
avec l'Xtol a dépassé les 4 ans de durée de vie), je suis très confiant
qu'elle donnera des résultats bien meilleurs que la méthode du gaz.
Le temps de traitement pour le premier révélateur est également critique, les autres produits sont utilisés "à fond", dans le doute il vaut mieux allonger que réduire ce temps.
Fuji 3E6:
Etape | Temps | Remarques |
Préchauffage | 5' | Sans eau |
1er Révélateur | 6'30" | |
Lavage | 5x30" | |
Révélateur chromogène | 6' | |
Lavage | 5x30" | |
Blanchiment-Fixage | 6' | |
Lavage | 4x30" + 5' eau courante |
La température peut baisser graduellement |
Stabilisant | 1' | température ambiante et agitation très légère pour éviter la formation de mousse dans une cuve séparée |
Séchage | ~90' @ 20°C ~30' @ 40°C |
Un séchage à air chaud permet une meilleure permanence des couleurs mais ne doit pas excéder 60°C |
Traitement poussé/retenu:
Exposition | Temps 1er révélateur |
- 2 IL | 12'00" |
- 1 IL | 8'30" |
- 0.5 IL | 7'30" |
+ 0.5 IL | 5'30" |
Fuji Chrome 6X:
Etape | Temps | Remarques |
Préchauffage | 5' | Sans eau |
1er Révélateur | 6'30" | |
Lavage | 4x30" | |
Inversion | 2' | |
Révélateur chromogène | 4' | |
Pré-blanchiment | 2' | |
Blanchiment | 6' | |
Fixage | 4' | |
Lavage | 4x30" + 5' eau courante |
La température peut baisser graduellement |
Stabilisant | 1' | température ambiante et agitation très légère pour éviter la formation de mousse dans une cuve séparée |
Séchage | ~90' @ 20°C ~30' @ 40°C |
Un séchage à air chaud permet une meilleure permanence des couleurs mais ne doit pas excéder 60°C |
Pour mémoire, kit Kodak:
Etape | Temps | Remarques |
Préchauffage | 5' | Sans eau |
1er Révélateur | 6'30" | |
Lavage | 4x30" | |
Inversion | 2' | |
Révélateur chromogène | 4' | |
Pré-blanchiment | 2' | |
Blanchiment | 6' | |
Fixage | 4' | |
Lavage | 4x30" + 5' eau courante |
La température peut baisser graduellement |
Stabilisant | 1' | température ambiante et agitation très légère pour éviter la formation de mousse dans une cuve séparée |
Séchage | ~90' @ 20°C ~30' @ 40°C |
Un séchage à air chaud permet une meilleure permanence des couleurs mais ne doit pas excéder 60°C |
Traitement poussé/retenu:
Exposition | Temps 1er révélateur |
- 3 IL | + 10' |
- 2 IL | + 5' |
- 1 IL | + 2' |
+ 1 IL | - 2' |
+ 2 IL | - 3' |